L’accession à la propriété est devenue plus difficile un neuvième trimestre de suite au T3, du jamais vu depuis trois décennies. Il faut souligner que la détérioration du T3 – la plus prononcée sur 9 trimestres – a été exacerbée par l’impact de l’augmentation des taux hypothécaires qui a résulté des hausses des taux d’intérêt par la Banque du Canada cet été. À l’échelle nationale, plus de 70% de la dégradation de l’accession à la propriété était le fait de la hausse des taux d’intérêt, contre 90% à Toronto. À Vancouver, l’abordabilité a connu la détérioration la plus prononcée depuis 1994, car les acheteurs potentiels ont également dû faire face à un bond des prix des logements. Depuis le T3, les marchés de Toronto et Vancouver sont désormais moins abordables que jamais depuis le début des années 1990. Comme la Banque du Canada a l’intention de continuer de normaliser sa politique monétaire au cours de l’année à venir, nous nous attendons à ce que les taux hypothécaires de 5 ans remontent d’environ 100 points de base au total de leur creux. Historiquement, une telle variation a pu avoir un impact limité, mais, cette fois-ci, la situation pourrait être différente. Il y a vingt ans, une hausse de 100 points de base des taux hypothécaires aurait entraîné une dégradation de l’indice national d’abordabilité de 3.5 points de pourcentage. Aujourd’hui, une hausse de la même ampleur a un impact 60% plus important puisque les prix des logements sont beaucoup plus élevés. Les marchés immobiliers de Toronto et Vancouver sont particulièrement sensibles à la hausse des taux d’intérêt comparativement à d’autres villes. Avec le durcissement des critères d’admissibilité aux prêts hypothécaires non assurés annoncé la semaine dernière par le BSIF, cela signifie que les prix des logements devraient baisser sur ces marchés en 2018.