L’abordabilité du logement s’est améliorée une deuxième fois consécutive dans les grands centres urbains du Canada au troisième trimestre de 2020. L’augmentation des revenus a aidé au T3, mais l’embellie était surtout due à la diminution des taux d’intérêt. En effet, notre taux hypothécaire de référence (terme de 5 ans) a reculé de 43 points de base au cours du trimestre en raison des mesures d’assouplissement de la banque centrale et de l’amélioration des conditions financières. Ensemble, la progression des revenus et la baisse des taux ont largement suffi à compenser l’augmentation des prix des maisons. Notre taux de référence s’est contracté de 62 points de base depuis le début de la pandémie, mais il s’agissait de la deuxième étape d’une baisse qui avait commencé au début de 2019. De ce fait, l’abordabilité s’est nettement améliorée au Canada, les marchés de Toronto, Montréal et Vancouver étant maintenant à leurs niveaux les plus abordables depuis 2016 et celui de Calgary n’ayant jamais été aussi abordable. Il n’est donc pas étonnant que le marché immobilier résidentiel soit resté dynamique pendant la pandémie jusqu’à présent. À venir, malgré la hausse des prix des logements, l’abordabilité devrait s’améliorer au quatrième trimestre, les acheteurs ayant profité d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt hypothécaires (25 points de base jusqu’à présent). L’amélioration de l’abordabilité suffira-t-elle pour éviter un ralentissement marqué du marché immobilier résidentiel en 2021? Comme les mesures extraordinaires de soutien au revenu du gouvernement sont graduellement en train de prendre fin et qu’il ne faut pas compter sur des reports de paiements en 2021, le marché immobilier résidentiel doit se préparer à quelques difficultés dans la mesure où le marché du travail est toujours en phase de relance. L’immigration pourrait elle aussi rester en deçà des objectifs, ce qui se traduirait par une formation de ménages inférieure aux prévisions.