L’abordabilité du logement s’est améliorée au quatrième trimestre de 2020 au Canada, une troisième fois de suite. Cela dit, l’amélioration ce trimestre était nettement moins impressionnante. La hausse des revenus et les taux d’intérêt à des creux records ont été presque entièrement contrebalancés par une hausse substantielle des prix des logements. En effet, les prix mesurés par l’indice composite national ont augmenté de 4.5% pendant le trimestre, soit leur plus forte hausse mensuelle en 11 ans. Une contraction de 29 points de base de notre taux hypothécaire de référence sur 5 ans a contribué à préserver l’abordabilité du logement ce trimestre, mais le repli de près de 100 points de base des taux depuis le début de la pandémie a sans aucun doute propulsé l’appréciation actuelle des prix des logements. Avec la confluence de ces facteurs, il est certain que l’abordabilité du logement ne s’est jamais aussi bien tenue depuis 2015, mais il y a un autre obstacle pour les acheteurs potentiels. La hausse des prix des logements s’est traduite par une augmentation de la mise de fonds. À l’échelle du
pays, il n’a jamais été aussi difficile d’épargner pour rassembler le minimum de cette somme. En tablant sur un taux d’épargne de 10% du revenu médian total d’un ménage, il lui faudrait maintenant 60 mois (5 ans) pour économiser pour la mise de fonds minimum (environ 6%) sur un logement représentatif. Cependant, puisque les taux d’intérêt ne devraient pas remonter de sitôt, que les campagnes de vaccination connaîtront un retour à la normale et que les conditions sur le marché sont favorables aux vendeurs, les prix des logements devraient continuer de croître en 2021. De ce fait, l’abordabilité devrait se dégrader autant du point de vue du paiement hypothécaire en pourcentage du revenu que du
paiement de la mise de fonds.