Malgré la hausse mensuelle, la croissance annuelle de l’indice composite est descendue de son sommet, passant de 18.8% en avril à 18.3% en mai. Cette décélération survient alors que le marché immobilier connait un fort ralentissement en raison de l’augmentation des taux d’intérêt et la dégradation de l’abordabilité au cours des derniers mois. En effet, il existe aujourd’hui un décalage important entre l’augmentation du prix des propriétés et la capacité d’emprunt des acheteurs. Depuis le début de la pandémie, l’indice composite a connu une croissance de 38.7% de février 2020 à mai 2022, tandis que la capacité d’emprunt a connu une diminution de 5.8%, ce qui représente un écart 44.5%. Avec la poursuite de la normalisation de la politique monétaire, nous estimons que le prix des propriétés pourrait diminuer de 5% à 10% d’ici la fin 2023 afin être plus aligné avec la réalité financière des ménages. Même si une diminution des prix n’est toujours pas observée sur l’IPM Teranet-Banque Nationale, la croissance mensuelle désaisonnalisée était déjà moins vigoureuse en mai, passant de 2.0% en avril à 1.6% au cours du mois. Qui plus est, en utilisant l’indice non lissé et corrigé pour les effets saisonniers, qui est plus sensible aux fluctuations du marché, les prix sont plutôt demeurés relativement stables en mai avec une faible hausse de 0.2%.